Etape 1 - Autriche - A la découverte du massif du Vorarlberg
Samedi 1er juillet 2017. C'est une longue route qui m'a emmené cet été jusqu'aux confins de l'Autriche, une longue route qui a débuté dans mon salon quand, atteint par cette fichue bactérie que j'ai contractée en Inde, j'ai dû finalement renoncer à mon trek en Russie, en plein coeur du Kamchatka. Pas de volcans donc, cet été, pas d'ours et pas de saumons... Ce sera pour une autre fois, je l'espère.
Dans la nuit de mercredi, après avoir longtemps pleuré à côté de mon sac à dos déjà prêt, je me suis résigné à ne pas partir au bout du monde. Pas d'hôpitaux aux sommets des volcans du Kamchatka, pas de routes non plus en cas d'évacuation, pas assez "safe" pour ce fichu corps malmené depuis plus de deux mois par cette satanée bactérie qui me ronge les intestins et l'estomac.
Jeudi matin, les yeux encore embués de larmes, je me réveille en plein cauchemar et face à trois semaines de vacances qui sonnent désespérément creux. ô miracle ! Je trouve trois ou quatre comprimés d'amoxicilline et je mise sur ces bouts d'antibiotiques pour affronter un nouveau défi. Plus safe celui-ci : les montagnes alpines du Tyrol autrichien***. Un rêve.
Le temps de concocter un parcours, d'improviser une route partant de la France à Salzbourg, sillonnant le sud de l'Allemagne et la Bavière, faisant un détour par la Bohème tchèque, et il est déjà deux heures du matin. Je dormirai peu cette nuit, car ce vendredi, je prends aussitôt la route. Pourvu que mes intestins tiennent. En cas de problème, je n'aurais qu'à remonter dans ma voiture et à faire le trajet du retour vers la France.
Après un court passage par le sud de l'Allemagne et le lac de Constance (voir ici), me voici en cette fin d'après-midi à passer la frontière autrichienne. Pour emprunter les autoroutes du pays, il faut s'arrêter dans une des stations-services et acheter sa vignette : une vingtaine d'euros pour quinze jours. Autant dire, rien du tout. Les autoroutes françaises sont vraiment un objet de racket. Le temps de coller la vignette sur mon pare-brise et me voilà lancé en direction du Vorarlberg***, le land le plus occidental de l'Autriche, avec ses montagnes qui s'élèvent doucement depuis le lac de Constance jusqu'aux glaciers.
Mais il est déjà tard, et il n'est plus temps de faire du tourisme. Je dois absolument trouver mon hôtel niché sur les hauteurs de Gaschurn**. Pas une mince affaire. Mon Gps fait encore des siennes et me propulse sur les cimes environnantes à travers un sentier de montagne. Pas question de monter dans ces conditions. Le temps de redescendre dans la station, de me perdre dix fois, puis enfin de retrouver mon chemin, je finis par atteindre mon hôtel. Mauvaise pioche. Mon apparthotel Versettla Bergerstrasse sonne creux. Et pour cause, un problème de chaufferie l'empêche de recevoir tout visiteur. Au téléphone, mon hôte se confond en excuses et m'oriente vers un autre hôtel de même condition présent dans la vallée. Pas le choix. Je fais une photo de la vallée et des montagnes environnantes et je redescends les lacets de la route.

Pas de chance, le second hôtel est introuvable. Des panneaux l'indiquent, mais jamais je n'en verrai la couleur. Ok, je redescends une nouvelle fois au village... L'hôtel de la Poste*** me semble le plus approprié. Mon hôtesse écoute mon histoire et me propose une chambre pour le même prix que mon apparthôtel. Bonne pioche. Spa, salle de sport, piscine, chambre spacieuse et grand confort. Rien à redire. Je suis crevé. Un petit passage par le restaurant avant sa fermeture, plat du jour avalé et je file me coucher. Demain, je compte escalader les contreforts de la Silvretta***, l'une des plus célèbres routes de montagne de l'Autriche.


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